Quelle jolie introduction "Libérer la parole". C'est un peu comme si on libérait un oiseau de sa cage. Depuis toujours, la parole a fait office de libération et d'auto-guérison. Mais on libère quoi par la parole ?

La parole permet de sortir les émotions emprisonnées dans un corps. Lorsqu'une personne vit un trauma, quel qu'il soit, en réponse, son cerveau va mettre en branle certains indicateurs de stress (la sidération, la transpiration, la gorges nouée...) et ce stress va générer une émotion.
Cela peut paraître bizarre, mais cette émotion va protéger la personne du danger potentiel lié à l'évènement traumatique. Passé cet épisode émotionnel, un encodage se met en place et installe un sentiment ou un comportement en vue de prévenir les prochains évènements similaires.
A partir de ce moment, la personne entre dans un mode de fonctionnement qui va la protéger au détriment de son bien-être et c'est là, toute l'ambivalence de l'autoprotection.
Des comportements phobiques peuvent se développer, des maladies chroniques peuvent s'installer, des dépressions, bref, la souffrance s'installe.
La plupart du temps, ce petit système interne plutôt perfectionné, se met en place de façon totalement inconsciente. Le cerveau est même capable de mettre en place l'oubli de l'évènement à l'origine de cette transformation comportementale. C'est que l'on appelle l'amnésie traumatique.
En général, les personnes ressentent un besoin de parler quand la souffrance devient inconfortable ou même insupportable. Elles peuvent se confier tout d'abord à un proche, écrire sur les réseaux sociaux ou avoir besoin de se retrouver dans un cadre sécure, chez le psy.
C'est à ce moment-là, que la parole va se libérer et en même, libérer l'émotion originelle qui a été provoqué par un évènement.
Quelque soit l'environnement, qu'il soit amical ou psychothérapeutique, le travail de libération émotionnelle par la parole démarre à ce moment précis.
De nouvelles émotions peuvent prendre place dans la vie de la personne qui parle. De nouveaux sentiments aussi. La différence sera forcément positive, puisque le fait de parler, provoque une sensation de soulagement et de bien-être. La parole, comme un câlin, va venir adoucir une existence parfois tortueuse et douloureuse.
L'ami va se positionner et réconforter, le psy va accueillir et réconforter. Dans tous les cas c'est positif pour la personne qui parle. Cependant, le
psy restera impartial et proposera parfois des outils de compréhension. Mais juste la parole, pourra permettre à la personne de faire émerger de son inconscient ce qu'elle pense ignorer.
Les plus belle constructions ou reconstruction, les plus jolis changements de voies, se font par la libération de la parole forte, défensive parfois et fébrile par endroits.
Je vous souhaite de trouver votre ami, votre psy, votre espace pour poser votre parole et prendre soin de vos émotions.